Rien ne sert à mentir : je suis une inconditionnelle de l'oeuvre de Vittorio de Sica. Alors oui, ce long métrage est une pure création du grand maître du néoréalisme italien qui rivalise avec force avec le sublime Voleur de bicyclette. Comme vous l'aurez compris, je peux que couvrir d'éloges ce film et j'en suis bien désolée car je manque probablement d'une pointe d'objectivité.
Umberto D c'est tout d'abord quelques jours dans la vie d'un vieil homme retraité, sans le sou, durant l'une des périodes les plus sombres de son existence. Sa seule ambition : survivre. Accablé par la misère, Umberto se trouve dans l'incapacité de payer la propriétaire de la pension de famille dans laquelle il séjourne. Il fera tout pour trouver l'argent nécessaire.
Dans sa descente aux enfers, Umberto éprouve toutes les émotions du monde : révolte, tristesse, honte, résignation et désespoir. Il côtoie l'égoïsme des uns, la misère des autres. Il ne trouve sur son chemin que le réconfort dans la fidélité de son chien. La dernière moitié du film illustre avec justesse le célèbre poncif selon lequel les animaux sont souvent plus humains que les Hommes.
Peinture poignante et révoltante de la misère, Ode sublime à la dignité humaine, Vittorio de Sica signe à nouveau avec Umberto D. un chef d'oeuvre.
L'épitaphe de Lord Byron écrite à la mémoire de son chien colle tant au film qu'il aurait pu être rajoutée au dernier plan :
"But the poor Dog, in life the firmest friend,
The first to welcome, foremost to defend,
Whose honest heart is still his Master’s own,
Who labours, fights, lives, breathes for him alone"
"Dans la vie , le plus sûr des amis,
le premier à vous accueillir, le premier à vous défendre,
celui dont le cœur honnête appartient pour toujours à son maître,
qui travaille, se bat, vit et respire pour lui seul."