« Un amour de Coccinelle », est un film culte des studios Disney de 1968. J’ai le souvenir d’avoir déjà vu « La Coccinelle à Monte-Carlo », le troisième opus, quand j’étais enfant, mais il m'aura fallu attendre 2020 (et Disney+) pour visionner ce premier film. Je m’attendais au pire, et j’ai été agréablement surpris. Bien sûr, certaines scènes m’ont semblé familières, j’ai certainement pu les observer ici et là, dans quelques bandes-annonces à la télé, alors j’ai eu comme le sentiment de retrouver une vieille amie.
Comment ne pas se prendre d’affection pour Choupette, cette automobile au caractère bien trempée ? Il faut dire que la magie opère dès les premiers instants, et que, malgré les trucages dépassés, l’autonomie de la coccinelle sait très bien nous convaincre. J’ai aimé l’histoire, et tous ses aspects saugrenus, qui font le piquant du film. L’humour est efficace. On ne s’ennuie pas.
La musique est un aspect réussi du film, avec des thèmes reconnaissables et inspirés. C’est relativement rare pour être souligné. Si les Studios Disney brillent dans ce secteur dans leurs productions animées, c’est loin d’être le cas pour leurs films en prises de vue réelle, qui accusent souvent des sonorités beaucoup trop quelconque et passe-partout. Ici, le défi est relevé, et c’est tant mieux.
Le film souffre toutefois de quelques langueurs, notamment lors de dialogues superflus et sans saveurs. Les acteurs sont dans l’exagération, mais pour une fois, cela se prête plutôt bien à l’ambiance du film, mais j’aurais préféré plus de subtilités dans leurs jeux.
On retrouve Dean Jones (Jim) que l’on a déjà vu dans une panoplie de films Disney. Si l’acteur est plutôt bon, son rôle n’est pas des plus remarquable, il en est même parfois un peu antipathique à cause de sa naïveté et de son égoïsme. Michel Lee joue la belle plante verte de l’histoire. Son rôle est tellement dispensable à l’intrigue que l’on ne saurait mettre en avant que sa coupe de mémère. David Tomlinson (Peter) est la véritable vedette du film. Éternel Mr Banks dans « Mary Poppins » (un rôle très profond dans lequel je l’apprécie énormément), on le découvre cette fois-ci sous un aspect plus léger et plus comique, celui du promoteur qui ne recule devant rien pour gagner la gloire. Buddy Hackett est quant à lui reconnaissable grâce à ces grimaces et ses mimiques. La star du film est bien entendu la coccinelle, dont la personnalité transparait aisément à l’écran, un petit exploit de créativité et d’inventivités techniques.
Si l’on parvient à replacer le film dans son époque, nul doute que l’on passera un bon moment. Les enfants d’aujourd’hui, malheureusement, ne parviendront certainement pas à passer outre la barrière du temps, et à apprécier cette œuvre à sa juste valeur. Je pense ne pas me tromper, car je parle de ma propre expérience, en effet, je n’avais pas du tout aimé « La Coccinelle à Monte-Carlo » lorsque je l’avais vu enfant, pour ses mêmes raisons, et je saurais sans doute l’apprécier aujourd’hui, sachant désormais m’adapter au résultat des films des siècles passés.
Quoi qu’il en soit, j’ai passé un très bon moment devant ce film, j’ai su faire abstraction des lacunes techniques, ce qui tend à justifier que la magie du spitch opère. En revanche, j’ai relevé quelques défauts que l’époque de production ne saurait justifier (comme indiqué plus haut), rien de dramatique en somme. C’est le premier film d’une longue série, et il est très bon.