Fresque en trois parties, la première centrée sur la jeunesse douloureuse de Janet, exclue physiquement, exclue mentalement, la suivante principalement sur ce qui la mène à son internement après l’adolescence, puis une dernière partie très douce, contant sa collision avec le monde adulte et l’écriture qui la fait tenir, survivre dont le livre en question (de la vraie Janet Frame) raconte grosso modo ce que l’on voit. C’est un beau film qui manque néanmoins d’épure narrative et formelle pour me surprendre, me suspendre et m’émouvoir. Il y a de gros problèmes de montage, aussi bien dans la linéarité, la dynamique que la durée. Rien ne dure suffisamment mais du coup tout est long, dispaché, épileptique, empesé. Et puis j’ai un souci avec l’esthétique générale, sorte de mélange foiré entre Malick et Von Trier. Mais objectivement je pense que c’est tout de même assez bien fait car on évite les pièges béants du biopic sans toutefois échapper à une dimension in fine hyper classique. C’est tout de même bien mieux que ce que j’ai vu de Campion jusqu’à présent – A l’exception du très beau Top of the lake, je ne vois d’ailleurs pas comment elle pourrait faire mieux que ça.