Not a soul, but felt a ferver of the mad ; and play'd some tricks of desperation.
Second film de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, que je découvre à l'occasion, Un Ange à ma Table est à la base une mini-série en trois épisodes commandée par la TV nationale sur une fierté toute aussi nationale, la poétesse rousse Janet Frame... que je découvre à l'occasion.
Finalement porté sur grand écran, Campion garde la forme des trois parties, l'une sur l'enfance, l'autre sur l'adolescence et enfin la dernière, et meilleure, sur la vie adulte de Frame.
La vie de cette artiste torturée, instable psychologiquement car diagnostiquée à tort schizophrène, est déjà un matériau de base suffisamment puissant et Campion l'a bien compris, et filme tout en retenue et lyrisme, s'aidant de Schubert, Tchaikovski et de son directeur de la photo fétiche avec qui elle collabore ici pour la première fois, Stuart Dryburgh. La Nouvelle-Zélande est haute en couleurs, pas autant que les cheveux de l'actrice principale Kerry Fox qui donne ici la performance d'une vie, littéralement ; Campion, derrière l'adaptation littéraire - le film est tiré des autobiographies de Frame - insuffle aussi un souffle très personnel, une contestation sociale, une rélexion sur la condition de femme, d'artiste, d'expatriée, de folle. Et tout ça en même temps.
Un biopic qui a une âme donc, celle combinée de Janet Frame et de Jane Campion, pour un film qui m'encourage à coup sûr à poursuivre la découverte du travail de la réalisatrice.