Un an après avoir été le chef de la mafia dans Le Parrain : 2e Partie, Al Pacino retrouve à nouveau John Cazale dans Un Après-Midi de Chien, un huis clos comme Sidney Lumet sait si bien en faire.
Un Après-Midi de Chien, c'est très simple : c'est juste un braquage qui tourne mal, issu d'une histoire vraie. Une histoire complètement dingue, car elle fait intervenir à la fois un syndrome de Stockholm chez les otages et une hystérie du côté de la presse, qui médiatise le braquage afin d'en faire une véritable attraction. Le pouvoir accordé aux médias intéressait alors Sidney Lumet, qui réalisa Network - Main basse sur la TV l'année suivante.
Le duo Lumet-Pacino, déjà connu pour Serpico, fonctionne à merveille. Al Pacino est clairement dans l'un de ses meilleurs rôles (cela dit, il a beaucoup d'excellents rôles...), son personnage à la fois déterminé et consciencieux suscite la sympathie, bien qu'il s'agisse du braqueur. Une des premières forces du film est de nous faire virer de bord : on espère, au même titre que les otages ou la foule, qu'ils vont se tirer de leur braquage. Al Pacino, dans ce film, a tous les attraits du héros.
Un Après-Midi de Chien, c'est aussi un film qui respire peu, nous sommes toujours dans l'action, ou plutôt dans la tension. Car s'il n'y a pas de scènes d'action à proprement parler, la situation est toujours sur le point d'éclater ; négociations et diplomatie sont de mises.
Mais on retrouve dans ce film l'idéologie naturaliste propre à Sidney Lumet. Les braqueurs sont des ratés, les policiers sont incompétents, la foule jouis de la présence d'une presse cupide, et l'individu rit de la situation, aussi grave soit-elle, tant que celle-ci lui permet de passer à la télévision. Nous sommes alors tiraillés entre des sentiments divers : dois-je en rire, car après tout on marche sur la tête, ou dois-je déplorer la décadence humaine que dépeint cette impasse ?
A première vue, il s'agit d'un thriller policier comme il en existe des tas. Mais Un Après-Midi de Chien est un peu plus que cela, il dénonce des déviances humaines, noyées au milieu d'un suspense ambiant. Il s'agit aussi, accessoirement, de l'un des meilleurs films de braquage, tant ses acteurs le perfectionnent.