Scénariste du "Liaison fatale" de son compatriote Adrian Lyne, le britannique James Dearden poursuit dans la veine du thriller sentimental avec "A kiss before dying", qui suit l'ascension sociale d'un jeune homme ambitieux et manipulateur.
Il s'agit de la seconde adaptation du best-seller d'Ira Levin (l'auteur de "Rosemary's baby", notamment), après celle réalisée par Gerd Oswald en 1956, avec Robert Wagner dans le rôle principal.
C'est ici Matt Dillon qui prête ses traits à ce personnage retors, tandis que Sean Young incarne la jeune héritière enquêtant sur la mort suspecte de sa propre sœur jumelle.
"A kiss before dying" est un thriller de consommation courante, comme les années 90 en ont produit des dizaines. Le film démarre fort, connaît peu de temps morts, mais s'avère trop linéaire pour captiver véritablement. Le scénario apparaît bien ficelé et rigoureux (avec ses références hitchcockiennes, en particulier "Vertigo"), mais on aurait aimé quelques surprises pour faire dévier le récit de sa mécanique trop bien huilée.
D'autre part, le film apparaît sévèrement daté, à l'image du look improbable de Sean Young, mal fagotée et affublée de rajouts capillaires de mauvais goût (la comédienne héritera d'ailleurs d'un Razzie Award pour sa double prestation). L'ensemble paraît encore très ancré dans les années 80, alors que la sortie date de 1991.
Pourtant, la réalisation n'est pas honteuse, à l'image des scènes de meurtres plutôt efficaces, mais la mise en scène manque clairement de relief et d'ambition.
Moi qui suis un bon connaisseur de ces polars du dimanche soir, je ne tiens pas "A kiss before dying" en haute estime, affaibli par son aspect vieillot et son scénario trop convenu, mais je dois lui reconnaître une certaine efficacité, qui pourra séduire notamment les fans de Matt Dillon, plutôt à son avantage dans la peau de ce séducteur machiavélique.