Bien qu'un grand avocat ait pu faire acquitter son client d'un supposé double meurtre, celui-ci soutient mordicus les avoir commis malgré tout.
Comme beaucoup de réalisateurs, les fins de carrière sont souvent pénibles à voir, car on sent qu'ils essaient d'accrocher ce qui leur reste de public, mais ça ne suit pas. C'est le cas pour Jacques Deray, avec son avant-dernier film, Un crime, car on sent qu'il a complètement perdu la vista. La seule bonne idée est que c'est une histoire originale, écrite avec Alain Delon soi-même, mais ça laisse davantage à penser que ça pourrait être une pièce de théatre, qui pourrait être découpée avec le procès, le retour au domicile, et le flash-back. Mais alors, tout ça est filmé avec une grande paresse, jusqu'aux acteurs, Alain Delon inclus, qui semblent dormir peu à peu, jusqu'aux cascades ou actions qui sonnent complètement faux. A un moment donné, l'accusé joué par Manuel Blanc va vouloir se jeter contre une voiture pour attirer l'attention de Delon, et celui-ci, au lieu de l'aider, va lui mettre des coups de pied dans le ventre, mais avec une telle mollesse... Tout est comme ça dans le film, avec une réalisation qui rappelle les plus belles heures de l'ORTF où même là, Jacques Deray ne semble plus y croire.
Sauf dans les quelques plans extérieurs où il filme très bien sa ville natale, Lyon, et il est amusant de constater que près de trente ans plus tard, l'architecture n'a pas tellement changé. Mais c'est vraiment un cache-misère face à la médiocrité de l'ensemble.