Difficile de ne pas être bouleversé, ou tout du moins touché par « Un endroit comme un autre ». Un tout petit film en apparence certes, mais un grand film par ce qu’il montre et dégage. Et en dépit d’un sujet tout sauf joyeux, le long-métrage parvient à rayonner et nous faire du bien. On y voit un père s’occuper seul de son très jeune fils d’à peine trois ans après que la mère les ait abandonnés à la naissance du petit. Sauf que ce père est malheureusement atteint d’un cancer en phase terminale, il se met donc en recherche d’une famille adoptive la plus adaptée et aimante possible pour son enfant. Mais plutôt que de parler de la maladie (qui reste intelligemment en arrière-plan) ou de la difficulté d’être une famille monoparentale, le film se concentre sur la relation entre ce père et son fils et le difficile choix de la famille d’adoption.
Le long-métrage alterne les scènes simples, celles de la vie de tous les jours, avec les rencontres avec différentes familles d’accueil. Ces dernières séquences sont excellentes et montrent un panel de personnes crédibles aux situations et passé très variés. On se demande laquelle John finira par choisir pour son fils Michael. Pasolini évite de justesse la répétition avec ces rencontres la plupart intéressantes. On se demande laquelle John et Michael finiront par sélectionner jusqu’à ce qu’on soit convaincu par l’une d’elles, et justement celle qu’il choisira en nous donnant par la même occasion raison. « Un endroit comme un autre » dévoile ses cartes, son sujet et ses enjeux petit à petit, par légères touches. Et il peut compter sur le jeu intériorisé et solaire de James Norton malgré la mort qui rôde. En jeune père malade, il est pour la première fois vraiment bluffant. Et l’enfant qui joue son fils, Daniel Lamont, offre une interprétation plus vraie que nature, bourrée de naturel et qui s’avère tout aussi forte pour un beau duo de cinéma.
Mais le plus gros atout de « Un endroit comme un autre » réside sans aucun doute dans la manière pleine de pudeur et de justesse avec laquelle le film parle de la mort et de son acceptation tout en voulant le meilleur pour sa chair qui reste. Tous les écueils du pathos et ce qui s’y assimile sont ainsi évités. Douceur et sérénité sont les maîtres mots de ce petit film aux grands et beaux sentiments. La tendresse de ce père pour son fils est belle à regarder, à travers des gestes simples, des regards et la façon dont il va juger la potentielle future famille de sa progéniture. En évitant tout moment excessivement tire-larmes (la fin est un modèle de retenue), il parvient justement à nous toucher en plein cœur de la plus naturelle des manières. Un film qui ne nous veut que du bien et qui dégage de belles et bonnes ondes. Et cela fait le plus grand bien.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.