Après “Le Pont des Espions” de Steven Spielberg en 2015, voici que la très cinégénique Guerre Froide emprunte à nouveau le sentier du 7e Art avec “Un Espion Ordinaire”, “The Courrier” en VO. Du premier essai atomique Russe en 1960 en passant par le partage de Berlin en août 1961, jusqu’à la crise des missiles de Cuba et au-delà, le réalisateur Dominic Cooke va donner aux spectateurs une leçon d’histoire, mais l’une de celles qui ne se trouve nullement dans les livres ! À travers l’itinéraire de deux individus aussi différents que le sont leurs pays respectifs, “Un Espion Ordinaire” va nous plonger dans le monde opaque du renseignement mondial bien loin de l’univers de James Bond ou de John Le Carré. Après un prologue à l'impression de “Déjà-vu” située en Union Soviétique nous montrant un certain Oleg Penkovsky (Merab Ninidze) - ancien militaire et haut-dignitaire du parti - faire passer des secrets à l’ouest, on est en droit de se demander si “Un Espion Ordinaire” ne va pas être trop caricatural ? Mais c’était sans compter sur un certain Greville Wynne (Benedict Cumberbatch), dont la petite vie tranquille d’homme-d’affaires britannique va basculer quand celui-ci se verra approché par le MI6 et la CIA, rien que cela ! Pouvant voyager à l’Est, de par son travail, Greville devra servir d’intermédiaire entre l’Occident et l’agent secret Oleg Penkovsky au péril de sa vie ! Tiré en partie de la vie du vrai Greville Wynne, “Un Espion Ordinaire” est un suspense d’espionnage à l’écrin vintage qui puise sa force narrative dans les admirables performances d’acteurs de Merab Ninidze et Benedict Cumberbatch. Aidé d’une magnifique reconstitution d’époque n’ayant rien à envier au film de Spielberg cité ci-dessus, le long-métrage de Dominic Cooke mélange avec brio la “Grande” histoire avec l’intimité d’une histoire d’amitié par-delà le rideau de fer !