Un pas de Côté de plus. Le réalisateur québécois tourne sans cesse depuis une quinzaine d'années, alternant courts-métrages, documentaires et fictions qui se partagent entre facéties et esprit de sérieux. Denis Côté aime les mots et son cinéma a parfois tendance à devenir verbeux, ce qui est le cas d'Un été comme ça, l'un de ses films les plus embarrassants de sa production récente. Déjà, écrire seul un scénario consacré à "l'hypersexualité" féminine a quelque chose de gênant, sans préjuger de la pertinence du regard masculin sur la question. Place à un grand déballage sous forme de monologues extrêmement crûs de jeunes femmes censées faire une pause thérapeutique sous le regard et l'écoute d'une spécialiste allemande et d'un travailleur social. La mise en scène de leurs fesses et gestes procède de la provocation gratuite et vulgaire, accompagnée d'une mise en scène d'une grande platitude, quand elle n'abuse pas de gros plans systématiques (toute l'entame du film). En définitive, le sujet de fond d'Un été comme ça n'est jamais traité autrement qu'avec une grande complaisance répétitive qui génère aussi ben stupeur qu'irritation et ennui, qui ne se dissipe jamais. Sous prétexte de donner la parole à des femmes en souffrance, le cinéaste ne donne à voir qu'un exercice de voyeurisme intime qui désole pour les actrices obligées d'énoncer truismes et confessions qui sonnent faux et triviales.