Ah, Robert Mulligan... Qu'il serait dommage de limiter ce réalisateur au seul « Été 42 » tant sa carrière fait preuve d'une constante sensibilité, merveilleusement illustrée par « Un été en Louisiane » (merci le titre français, cherchant manifestement à lorgner sur son classique!). Cela pourrait être d'une banalité totale, c'est constamment lumineux, par la délicatesse de la mise en scène et de la photographie, le soin apporté à une reconstitution sobre et légèrement mélancolique... Le cinéaste n'en fait jamais trop, trouvant toujours le ton juste, aussi bien dans les relations familiales qu'amoureuses, filmées avec douceur, faisant de chaque scène, chaque situation un moment touchant, constamment crédibles par l'écriture du scénario et des dialogues.
Surtout, au milieu d'un casting impeccable et pour son tout premier rôle, Reese Witherspoon brille de mille feux, espoirs qu'elle confirmera avec la réussite que l'on connaît... On pourra toujours trouver un ou deux détails, une poignée de personnages peu exploités (celui de la mère, notamment), mais l'essentiel est ailleurs, à l'image de ce dénouement ne semblant jamais finir, mais quand on y pense, celui-ci se justifie pleinement, confirmant à nouveau l'extrême finesse de l'auteur pour prendre le temps, affiner les caractères, les relations humaines jusqu'à ce dernier échange ô combien touchant... Rares sont ceux qui auront su filmer les premiers émois amoureux avec autant de ferveur que Robert Mulligan pour ce qui sera son chant du cygne.