Dernier film de Robert Mulligan, Un été en Louisiane répond plus ou moins à Un été 42, mais ici, c'est une petite fille de 14 ans qui découvre ses premiers émois amoureux. Elle craque pour un jeune homme qu'elle dédaigne plus ou moins au départ, car il est allé se baigner dans la rivière où elle a l'habitude de batifoler nue, mais peu à peu, elle va tomber amoureuse, ce qui n'est pas forcément à sens unique, surtout quand il y a la grande soeur...
La comparaison avec Un été 42 (film sublime) va souvent revenir dans cette critique dans le sens où on assiste là aussi à la découverte de l'amour avec une (petite) différence d'âge, et qui se situe dans le passé. L'amour ne s'exprimait pas aussi de la même façon, avec des parents très rigoureux (excellent Sam Waterston), l'écoute de la musique (ici, c'est Elvis Presley que la petite fille écoute en boucle), le qu'en dira-t-on, et cette petite fille qui s'interroge beaucoup sur les mystères de l'amour.
Incarnée par une toute jeune Reese Witherspoon (dont ce fut le premier rôle au cinéma, et qui avait justement l'âge du personnage, 14 ans), celle-ci est épatante dans la maturité qu'elle semble avoir, mais aussi dans cette folie douce typique de l'enfance, comme aller se baigner complètement nue, avec des plans qui seraient sans doute impossible à tourner aujourd'hui.
Portée par la musique d'Elvis Presley, elle découvre le sentiment amoureux via ce jeune homme incarné par Jason London, mais ce qui est amusant, c'est que c'est elle, à 14 ans, qui prend les devants, au risque de brusquer le garçon. Et il y a enfin la grande soeur, jouée par Emily Warfield, qui est en quelque sorte la beauté locale, qui se fait draguer par des ringards, et va peut-être rencontrer elle aussi l'amour par ce jeune homme...
Tout cela forme un triangle amoureux passionnant, qui semble être narré comme un souvenir par le réalisateur, très attaché à l'enfance si on se penche sur sa filmographie, et ça donne quelque chose de vraiment touchant sur les ravages de l'amour, où on croit que celles-ci dureront toujours, pour un final d'une grand sobriété, et comme je le disais, cette Reese Witherspoon crevait déjà l'écran ; pas étonnant qu'elle a eu une telle carrière depuis.