Ce film est sorti en 1972 et il a été le dernier de Melville, décédé l’année suivante. Il était sur une suite de chefs d’œuvre depuis quelques années avec « Le Samouraï » (1967), « L’Armée des ombres » (69) puis « Le Cercle rouge » (70). Il y retrouvait Delon mais cette fois-ci dans le rôle d’un commissaire déterminé à faire échouer un braquage organisé par son ami Simon (Richard Crenna) trafiquant de drogue et tenancier de boîte de nuit. Le problème est que la maîtresse de ce commissaire (Catherine Deneuve) n’est autre que la compagne de Simon. Bon, il ne s’agit pas, loin de là, du meilleur film de Melville, efficace certes mais on a une impression de redite, de déjà-vu avec les thèmes melvilliens encore une fois exploités : le héros solitaire, froid et brutal, qui erre dans le Paris nocturne, avec les boîtes de nuit, les néons et la faune interlope qu’on y croise ; enfin la destinée inéluctable des personnages qui doit conduire à leur affrontement final. Même le braquage de la cargaison de drogue dans le train, sans parole, nous rappelle celui, épique, de la bijouterie Place Vendôme dans « Le Cercle Rouge », en moins bien évidemment. Il semble utiliser les mêmes ingrédients que ses précédents polars mais la sauce ne prend pas tout à fait de la même manière. Pas désagréable mais ce polar n’apporte rien de neuf à une œuvre essentielle du cinéma.