Le film se compose en 2 parties : la 1 ère partie dédiée à la jeunesse du personnage et à ses fréquentations et la 2ème partie consacrée à sa rédemption.
La 1ere partie est très authentique et sans détour : elle dérange, elle choc et illustre totalement cette violence 'raciste' dans les années 80. Ca prend au trip et la caméra à l'épaule nous immerge dans ce groupe de skin à la manière d'un documentaire. Une vision et un montage très efficace.
Puis vient la 2eme partie : le personnage change et prend du recul sur sa jeunesse et ses implications.
Cette partie du film est assez commun et sonne comme du déjà vu dans le cinéma français (La Haine de Mathieu Kassovitz).
Le film part pourtant sur de bonnes bases remplies de bonnes intentions, mais le changement du personnage principale est mal amené. Il nous manque beaucoup trop de choses dans ce film :
Comment est-il devenu Skin? Pourquoi?
Pourquoi se sent-il mal à l'aise après la scène du bus?
Pourquoi ce pharmacien qui l'a sauvé, le suit-il sans cesse tout au long de sa vie ?
Pourquoi ce sent-il mal à l'aise lors de la réunion des partisans chez sa futur femme?
Pourquoi sa femme le suis aux Antilles et pourquoi a-t-il tant changé que ça ?
Tant de questions qui auraient mérité au moins des débuts de réponses pour permettre à se personnage de s'épaissir au fur et à mesure de ses changements, plutôt que d'assister à une forme de rédemption sous forme de déchéance. Cette rédemption ne sonne pas "vrai" et a un gout d'inachevé (voir de bâclé). Les ellipses temporelles dessert le film.
Dommage, car ce film à l'audace d'aborder un sujet aujourd'hui très sensible et qui fait malheureusement encore les beaux jours de l'extrême droite.
Bravo pour l'intention et le culot, mais mitigé pour l'illustration de la rédemption du personnage principale qui manque trop d’éléments et de temps pour pouvoir l'expliquer et le décortiquer au fur et à mesure.