La Dernière Symphonie
Il a beau ne pas se passer grand-chose dans ce film, il n'est jamais ennuyeux, mis en scène magistralement par Abel Gance, parvenant à trouver une belle osmose déconcertante entre image et la...
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le 10 déc. 2017
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Abel Gance a réalisé en 1936 ce film qui retrace de façon très lyrique quelques tranches de la vie de Beethoven. Son propos, me semble-t-il, n'était pas de faire une biographie précise mais d'associer certains évènements ou personnages à la musique qu'il avait créée.
On parlera ainsi beaucoup de Thérèse de Brunswick ou encore de Juliette Guicciardi (l'immortelle aimée (?) et l'inspiratrice de la sonate "Au clair de lune") qui résument sa vie sentimentale et ses échecs amoureux.
La création des œuvres majeures est vue à l'aune de ses problèmes de santé liés à sa surdité grandissante dès l'âge de 27 ans. Bien entendu, la symphonie du Destin revient à plusieurs reprises. A l'occasion d'une rémission de sa surdité, c'est la symphonie pastorale qui trouve son inspiration dans le calme bucolique de la campagne ou la fureur d'un violent orage.
Des scènes très fortes, comme celle de l'agonie de Beethoven accompagnée par un "miserere" sur fond de sonate "au clair de lune" ou encore le triomphe, au moment de sa mort, de la Neuvième avec "l'ode à la joie".
Le film de Gance est, tout entier, dans le symbole. Les images, les décors, les personnages ne sont que des symboles traduisant une réalité. On est en plein romantisme que la mise en scène d'Abel Gance exacerbe comme par exemple le séjour de Beethoven dans ce beau moulin d'Heiligenstadt.
Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est idiot parce que Beethoven n'a jamais vécu dans un moulin au milieu de la campagne car le symbole est tellement fort que je m'en fous !
D'un point vue distribution, Harry Baur campe un très convaincant Ludwig même si son physique n'évolue pas tellement entre le début et la fin. Mais ce qui est finalement normal puisqu'un symbole immortel ne peut donc pas vieillir …
Les deux muses sont interprétées par Annie Ducaux et Jany Holt. Le neveu de Beethoven, présenté comme un vaurien, est joué par JL Barrault.
Et comme de juste, Dalio joue le rôle d'un "impresario" qui refuse la musique de Beethoven au motif que celle de Rossini se vend mieux, le nigaud…
Très beau film, émouvant, qui est un vibrant hommage à la musique de ce compositeur tourmenté qu'était Beethoven.
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le 20 nov. 2022
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