Josiane Balasko, moi, je l’aime bien. De ses débuts avec l’équipe du Splendid jusqu’à ses dernières petites comédies sans prétention, elle m’amuse. Mais là, après la réussite de Gazon maudit derrière la caméra, ma Josy, t’es passée à côté de ton truc. Un grand cri d’amour, c’est l’archétype de la comédie de théâtre qui rate sa cible. L’idée est pourtant amusante sur le papier. Un producteur dans la difficulté a l’idée de remettre en piste deux comédiens en perte de vitesse qui constituaient par le passé un duo d’enfer sur la scène comme à la ville. Depuis deux ans, Josy, qui nous refait le coup des cheveux orange, a traversé une longue période d’alcoolisme tandis que Richard Berry, qui se voit encore tout en haut, joue les vieux séducteurs de midinettes.
Seulement voilà, les deux anciens amants se détestent et le metteur en scène s’arrache les cheveux pendant les répétitions de la pièce. Richard Berry et Josiane Balasko nous jouent la grande colère toutes les cinq minutes, se hurlent dessus, claquent les portes tandis que leur entourage passe leur temps à les ramener face à face sur la scène. Daniel Prévost, toujours excellent, en metteur en scène, Daniel Ceccaldi en agent des deux artistes qui fait monter la sauce auprès des médias, Claude Berri en producteur qui ne demande qu’à être convaincu par ce coup de poker, Philippe Bruneau en réceptionniste un peu borné, voilà une somme de sympathiques ingrédients qui malheureusement ne sauvent pas l’affaire.
Le ton est excessif, les personnages pas crédibles, les acteurs mal à l’aise et le pitch tourne en rond pendant 1h30 avant de s’achever comme on s’y attendait. Maladroit dans son mélange des registres comiques et dramatiques, pauvre en gags, décevant dans ses dialogues, le résultat sonne terriblement faux. C’est dommage pour les acteurs mais l’ensemble ne tient pas ses promesses et tente de se raccrocher aux cabotinages de ces derniers. On a l’habitude avec Josiane Balasko des grandes gueules au grand cœur mais là, pour le coup, c’est vraiment trop.