8.5: Paroles paroles
Pour ne pas avoir pu payer sa dette à Braham, son ancien beau-frère, Rahim doit purger une peine de prison. Au cours d’une permission, il trouve de l’argent dans un sac à main abandonné et pourrait s’en servir pour régler sa dette. Il fait alors un choix lourd de conséquences d’être honnête: pas une bonne idée.
Le voici donc ce grand prix cannois et le retour du « conteur social » Fahradi. Après une escapade espagnole classique, ce retour aux sources iraniennes était très prometteur. Il ne déçoit pas.
Un héros ça prend de la hauteur pour user de son pouvoir et servir une noble cause : cette constatation illustrée par le premier plan semble éphémère: elle va pourtant coller à la peau de notre héros.
Après avoir exploré les conséquences des erreurs de parcours à de multiples occasions, Fahradi revient à la charge avec une situation paraissant futile au niveau occidental mais qui en Iran est extrêmement primordiale : l’honnêteté.
Cette descente aux enfers débute pourtant de bien haut : par une entame proche de la parodie sur la liberté, le réalisateur iranien nous entraîne le long d’une échelle instable dont il ne faut surtout pas rater la moindre marche sous peine de tomber de haut.
Mais c’est surtout un puissant réquisitoire contre le pouvoir des réseaux sociaux qui entre une vidéo, un revirement... et une parole brutale franche, sont mis à mal, au prix même de l’honnêteté et de la loyauté.
La loyauté illustrée du reste par le dernier long plan fixe dénué de paroles mais voulant tout dire.
Une sacrée expérience à recommander.