Pio marmaille

Après deux comédies très réussies ("Ma vie en l'air" puis "Le premier jour du reste de ta vie"), le jeune réalisateur Rémi Bezançon s'attaque à un sujet autrement moins léger : le baby-blues, et plus généralement les conséquences sur le couple de l'arrivée d'un premier enfant.

Sans être complètement raté, "Un heureux évènement" est clairement le film de Bezançon qui m'aura le moins emballé, malgré la complémentarité de son couple vedette, Pio Marmaï et Louise Bourgoin.
La pertinence de son analyse n'est pas en cause, qui a le grand mérite de formaliser au cinéma un phénomène bien plus répandu qu'on ne veut bien l'imaginer.

Le problème réside à mon avis dans l'aspect excessif du propos, qui manque singulièrement de nuances : la pauvre Louise Bourgoin n'échappe à aucune vicissitude de la maternité, et doit en plus supporter une mère indigne, bêtement soixante-huitarde et pseudo-féministe (Josiane Balasko, assez convaincante dans un rôle particulièrement antipathique)
On a parfois l'impression que ça fait beaucoup, même si ce parti-pris peut sans doute se justifier.

Après le traitement est bon, on ressent vraiment la descente aux enfers de ce couple, dans la foulée d'un premier tiers réussi, en mode comédie romantique (excellente séquence de dialogue muet, par jaquettes de film interposées).

Bref, "Un heureux évènement" est loin d'être mauvais, mais le sujet du film, difficile et beaucoup moins léger que les précédents, n'autorise guère de passer un bon moment. Frustré dans mes attentes initiales (j'imaginais un traitement plus distancié), je ne suis pas parvenu à apprécier pleinement le troisième long-métrage de Rémi Bezançon.

Un second visionnage ultérieur devrait me permettre de proposer un avis plus objectif, et peut-être de modifier ma perception de ce film assez déprimant de prime abord.