Un thriller noir, lent, quasi contemplatif, avec des personnages aussi froids que le décor est vif et chaud : voilà qui décrit le mieux Un homme est mort. Trintignant y joue le rôle d'un tueur à gages novice, envoyé à Los Angeles et désormais lui-même pourchassé après son travail lugubre effectué. S'ensuit une course-poursuite poussive entre le tueur (Roy Scheider) et lui, probablement les deux plus mauvais tireurs du monde au vu du nombre de munitions gâchées. L'intrigue globale et notamment le dénouement de l'histoire sont oubliables : le scénario est vide, il part d'une idée totalement irrationnelle (faire taire un tueur à gage qui allait de toute façon gentiment rentrer en France sans demander son reste), et finit de manière invraisemblable (se lancer à 3 contre 15 membres d'une mafia armée jusqu'aux dents quand ils sont tous réunis). Il paraît que le scénario aurait été écrit en une nuit : c'est pas très surprenant. Le film vaut surtout pour la performance toute minimale des deux tueurs, deux visages froids et déjà quasi morts, et pour l'échappée dans le Los Angeles du tournant des années 1970, ses quartiers de luxe, son centre-ville bouillonnant, ses bars et ses motels, ses couleurs chatoyantes même durant la nuit, et ses personnages annexes, aussi caricaturaux que hauts en couleur (la ménagère américaine un peu simplette, ou encore le hobo fou de Jésus).