Wrong Now, Right Then

Réutilisant le concept des scènes se répétant sur une variation souvent exploré dans ses derniers opus (In another country, The Day he arrives, etc), Hong Sang-soo décide d'épurer ce même concept au maximum avec ce Right Now, Wrong Then. Ici rien ne s'entrecroisera.

Le fim s'articule en deux gros blocs, tout à fait indépendant (le titre s'affiche d'ailleurs une seconde fois en inversé, Wrong Now, Right Then au milieu du film, entre ces deux blocs). Tournant sur environ 6 ou 7 scènes, le réalisateur s'amuse une nouvelle fois des variations du destin provoqués par d'infimes différences d'humeur et d'attitude qui en entraînent d'autres. Une sorte d'exploration de l'effet papillon, pas foncièrement nouvelle chez le coréen mais qui trouve ici un nouveau salut grâce à la simplification et la linéarisation du récit.

Toujours sur fond de relation hommes/femmes et d'envie de baiser, on se surprend ici à trouver un aspect moraliste au récit, le comportement de Jeong Jae-yeong passant du séducteur remuant dans la première partie au gentleman nihiliste dans la seconde. Le tout sera heureusement annulé par une scène cocasse dans la deuxième partie.

Aidé par ses formidables acteurs délivrant toujours leur lignes avec un surjeu volontaire doux-amer, Hong Sang-soo retrouve avec cet opus un je-ne-sais-quoi métaphysique de ses débuts dont on ne le soupçonnait plus capable après des années passées sur un ton souvent trop léger. Le Hong Sang-soo 2015 est sans aucun doute un bon cru.