Au moins, le titre américain est cash et résume bien le sujet du film. On est dans la comédie américaine typique des années 50… Le cinéaste, HC Potter est un spécialiste de ce type de comédie (Swing Romance, l'extraordinaire Melle Dee, …). C'est juste de la comédie mais pas de la Screwball Comedy, loufoque et extrême.
Ici, on est dans le comique de situation et un peu de répétition. Pas de farce, ni de dialogues étourdissants.
Le scénario met en scène un couple d'américains moyens qui pour économiser un petit millier de dollars pour réagencer leur appartement étriqué de New York, va dépenser des dizaines de milliers de dollars pour construire une maison sur 30 ou 50 hectares de terrain dans le Connecticut après avoir accumulé les bévues par méconnaissance du contexte local et du bâtiment. Et évidemment, une fois qu'on a commencé à laisser la main dans la machine, c'est tout le bras qui y passe puis tout le reste.
Le sujet du film est très classique et crédible. D'ailleurs, c'est un sujet régulièrement repris au cinéma ou au théâtre.
Ce film me rappelle irrésistiblement la galère de mes parents quand ils se sont lancés dans les années 70 dans la construction de leur maison, entre les retards et les malfaçons…
Là, où le scénario est plus bancal, c'est l'omniprésence, qui porte ambiguïté, d'un ami, avocat et conseiller du couple. Le but est évidemment de rajouter une dimension plus grivoise au film qui me parait bien inutile. Le sujet des démêlés entre les entrepreneurs et le couple naïf était largement suffisant.
Le casting réunit trois acteurs Cary Grant et Mirna Loy, dans le rôle du couple et Melvyn Douglas dans le rôle de l'ami qui les aide à se dépatouiller des factures incessantes.
Cary Grant est très bon dans son rôle de publicitaire (qui sèche pour trouver un slogan), de père et de mari, pétri de certitudes mais plein de candeur. Le père de deux petites filles qui apprennent justement à l'école qu'il faut se méfier de la publicité, souvent mensongère …
De là à dire que cette comédie est une satire de la société de consommation américaine dans les années 50 me semble toutefois excessif. Au mieux, on ironise sur les travers de la vie stressante en ville et sur les inconvénients, rencontrés a posteriori, de la vie dans un trou, loin de tout.
Film distrayant, qui a le mérite de rester finalement très actuel.