Un été de porcelaine !
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Je poursuis mon aventure Guillaume Brac avec son premier moyen métrage « Un monde sans femmes ».
Je ne m’étendrais pas sur le côté naturaliste du film car on sait du réalisateur le talent pour ce genre.
Bien entendu le titre est suggestif, un monde dénué de femmes, est-ce bien de cela dont il est question ? Non. Alors pourquoi ? Ce monde ce n’est pas le nôtre mais celui de Sylvain, un quarantenaire timide et solitaire interprété par l’invraisemblable Vincent Macaigne. Notre dadais, par le biais d’une location estivale, va se retrouver confronté dans son quotidien provincial à deux femmes.
Une mère…
Une mère qui fait la fête, qui boit, qui rigole aux éclats, qui drague, qui danse et qui rentre tard. Bref, une adolescente dans le corps d’une femme.
… et sa fille.
Sa fille qui lit un livre, qui veut aller dormir et qui attend sa mère. Bref, une femme dans le corps d’une adolescente.
De cette rencontre, Sylvain tombera sous les charmes de Patricia (la mère) qui également est seule mais qui au contraire vit dans « un monde plein d’hommes ». Alors s’affronte deux univers, celui de l’introverti et celui de l’extravertie. Les codes sont différents mais l’objectif reste inchangé : trouver quelqu’un.
C’est avec bienveillance et gêne que le spectateur assiste pendant la première moitié du métrage à cet idylle naissant. Idylle qui sera bientôt interrompu par leur nature inguérissable. Au détour d’une discussion sérieuse, Sylvain empoignant maladroitement la main de Patricia qui détourne le regard puis qui s’en va. Ce plan simple résumera tout, Sylvain seul et immobile avec son village en fond, il ne changera pas, il est l’éternel perdant et Patricia qui s’échappe du cadre, elle ira ailleurs, elle ne peut rester en place.
Le film aurait pu se conclure sur cette image mais Brac décide de nous partager toute la médiocrité humaine. Nous assisterons à la jalousie et au désespoir de Sylvain. Nous assisterons à l’aventure de Patricia, qui s’offre à un homme qu’elle n’aime pas alors qu’elle se plaignait auparavant d’être toujours entouré d’hommes qui ne veulent jamais de sérieux. La gêne de Juliette (sa fille) qui doit subir tous les caprices de sa mère et qui face à tant d’injustice et d’illogisme se donnera à Sylvain l’espace d’une nuit. Est-elle amoureuse de lui ou de l’idéal (homme attentionné, à l’écoute, prêt à tout, etc.) qu’il renvoi ? Au spectateur d’en juger.
Les deux femmes s’en vont. Elles étaient de passage dans la vie de Sylvain du moins dans son monde, un monde sans femmes.
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Créée
le 15 nov. 2021
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