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Ce film a bien des vertus, mais la principale se résume à un nom : Benoît Poelvoorde, qui tient l'action à bout de bras. Délaissant son habituel registre comique — comme dans le récent et regrettable Amour Ouf, il donne un aperçu inattendu de son (grand) talent d'acteur. Il incarne un gendarme d'une petite localité du Jura, père célibataire d'une ado rebelle qui lui mène la vie dure, et qui se retrouve soudain avec trois cadavres sur les bras.

Ce n'est que le début, les cadavres vont pleuvoir jusqu'à la fin. SI jamais un cadavre pleut.

Évidemment, le spectateur connaît les circonstances de leur mort : il ne s'agit pas de meurtres mais d'accidents, dont l'un est déclenché par un... ours, improbable dans le coin, et les deux autres par le personnage de Michel incarné par Franck Dubosc, heureusement sobre puisqu'il délaisse ici ses oripeaux de comique pas drôle.

Le même Dubosc qui est à la réalisation de ce film peu commun, qui souffre malheureusement d'un certain problème de rythme dans sa première partie.

Michel et sa femme Cathy — excellente Laure Calamy — vivotent, criblés de dettes, d'une activité de vendeurs de sapins (ce qui ne doit pas être synonyme de revenus rutilants).

En raison de l'implication, bien involontaire, de Michel lors de l'accident mortel, le couple décide d'aller effacer toute trace de son passage sur place (à noter que c'est impossible, en réalité puisque sa voiture a percuté celle des victimes, ce qui a nécessairement laissé des traces de peinture). Or ce faisant, ils tombent sur un sac rempli d'une quantité phénoménale d'argent — on pense bien sûr à Fargo.

L'origine de cet argent leur est inconnue — il s'agit du paiement d'une livraison de drogue —, mais son rôle dans l'intrigue sera déterminant puisqu'à des degrés divers, ceux qui en apprendront l'existence réaliseront, du moins partiellement, leur souhait d'échapper à leur condition un peu morne.

À noter l'existence d'un club échangiste servant d'alibi, parmi les éléments humoristiques de l'intrigue — le film n'est pas comique à proprement parler —, et d'un Caterpillar au rôle inattendu.

Au total, une très bonne surprise, en dépit d'un léger défaut de maîtrise du rythme du récit.

Plusieurs seconds rôles doivent être cités, notamment : la gendarmette, adjointe de Poelvoorde, dont on découvrira la vie privée inattendue, et un curé exploitant sans vergogne les scrupules de son paroissien Michel.

Mathieu-Erre
6
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le 15 janv. 2025

Modifiée

le 15 janv. 2025

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Mathieu Erre

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