Tout le monde aura sans doute entendu parler de "Un p'tit truc en plus", le succès surprise de 2024... voire de la décennie. Un film conçu et vendu avec une discrétion relative, qui a néanmoins cartonné par le bouche à oreille. Au point de taper les 10 millions d'entrée en France, le hissant au sommet du box office annuel, battant même "Le Comte de Monte Cristo" !
Le film d'Artus fera sans doute office de cas d'école pour les analystes, puisqu'il a touché un public visiblement plus rural et plus âgé que celui qui fait généralement les succès. Soit, mais qu'est-ce que ça vaut ?
Impossible de ne pas voir les bonnes intentions et les bons sentiments. Artus incarne ce braqueur contraint de se réfugier avec un groupe d'handicapés mentaux, qui finit par cohabiter dans un gîte avec eux. Clairement, il y a un regard tendre envers cette communauté (handicapés et éducateurs). On rit avec eux et non pas d'eux. L'idée est aussi de montrer leur diversité, avec quelques personnages originaux (l'autiste fan de Nicolas Sarkzoy, le plus drôle pour moi). Et une poignée de répliques bien senties.
Certes, mais pour le reste c'est quand même moyen. Le récit est cousu de fil blanc. La partie policière relève d'un véritable prétexte, le scénario se contenant du minimum syndical avec une vraisemblance très relative. Et même pour le reste d'ailleurs (comment organiser une sortie canoé au dernier moment quand on n'a pas les sous pour une augmentation de loyer ?). Il y a beaucoup d'ellipses (ou de paresses dans l'écriture ?) qui amènent des éléments incongrus. Dont une romance sortie de nulle part.
Sur la forme, ça reste très simple. Je soupçonne qu'Artus a préféré se focaliser pour sa première réalisation sur l'interaction avec les personnages... qui est probablement la raison du succès du film.