A Barcelone, un homme sans histoires aperçoit dans une chambre d'hôtel, puis se fait assommer. Il se réveille dans un hôpital psychiatrique où il est question d'une mallette ... qu'il n'a jamais eu.
C'est ainsi que démarre le film (je vous ai résumé les premières minutes), en soi assez complexe et typique de Kafka, à savoir un homme qui va plonger dans un engrenage de plus en plus infernal, jusqu'au point de non-retour. On pense aussi à Monsieur Klein, sorti à la même époque.
Le récit est clairement opaque et ne se dévoile que par bribes, avec les apparitions de Jean Bouise (qui joue le médecin), Claudine Auger (une femme mystérieuse), Nicole Garcia (la femme de Ventura) et un étonnant Paul Crauchet, célèbre second rôle, qui joue un malade mental, lequel semble parler à un papillon imaginaire, et qui donne son sens au titre du film.
Lino Ventura est lui une fois de plus formidable, dans un rôle pour une fois peu physique.
L'histoire se passe à Barcelone, c'est aussi l'occasion de voir cette ville en 1978, peu après l'ère Franciste, et où Ventura, a l'air perdu, car il parle à peine espagnol.
J'avoue que je me suis perdu à plusieurs reprises dans l'histoire, car on peut se demander si tout ça n'est pas dans la tête du personnage de Ventura, lequel a reçu une mystérieuse piqure à l’hôpital.
[SPOILER]La fin est très surprenante, assez sombre, et, pour l'anecdote, la mort de Ventura a été filmée au téléobjectif sans que les gens alentours ne soient avertis. On ne les voit pas réagir devant son cadavre inerte ; peut-être pensent-ils qu'il s'agissait d'un clochard qui a eu un infarctus...[/SPOILER]
Ça reste un film à voir, sans doute un peu trop opaque à mes yeux, c'est en tout très loin des divers polars de Jacques Deray, d'autant qu'il y a là une belle mise en scène.