Ce titre original du film a plus de sens que sa traduction française (Un parfait inconnu) quand on sait qu’il est extrait de la chanson Like A Rolling Stone, single qui marque le passage de Bob DYLAN du folk débranché à la musique électrique (ce qui est un peu le sujet de ce long-métrage).
Avant cela, Un parfait inconnu – adaptation d’un livre du journaliste musical Elijah WALD, Dylan électrique – raconte l’arrivée du jeune Robert ZIMMERMAN avec une guitare pour seul bagage (j’exagère à peine), à New-York en 1961 (il vient du Minnesota) dans l’intention de rencontrer le célèbre Woodie GUTHRIE. Il va progressivement monter en puissance dans le circuit folk, bien aidé par Peter SEEGER et par sa relation avec Joan BAEZ.
Le festival de Newport 1964 où le songwriter chante The Times They Are A-Changin devant un public entièrement acquis à sa cause, est selon moi le climax du film.
Outre le savoir-faire de James MANGOLD (la reconstitution de l’époque – notamment celle de Greenwich Village – est remarquable), l’interprétation des acteurs est au top : Edward NORTON et Monica BARBARO sont bluffants tandis que Thimothée CHALAMET joue DYLAN, et jouer DYLAN, c’est faire comme lui : n’en avoir rien à foutre. Et n’avoir peur de rien. On peut parler d’incarnation ! Il mérite sa nomination à l’Oscar du meilleur acteur.
Ce vrai-faux biopic – validé par DYLAN lui-même – restitue les 4 premières années de la carrière du barde américain, et il n’y a rien de plus passionnant que d’assister aux premiers pas d’un artiste, surtout quand il s’agit d’un prodige (à l’individualisme fascinant) qui s’affirme en passant du folk au rock.