En 1961, Robert Zimmerman débarque à New York, une guitare sur l’épaule. Son but, rencontrer son idole Woody Guthrie, malade. A l’hôpital, il trouve à son chevet Pete Seeger. Sensible au talent de cet inconnu de 19 ans, le musicien de renom va l’aider à devenir Bob Dylan.
Evitant le classicisme usé des biopics s’astreignant mécaniquement à tout raconter de la vie d’une icône, celui-ci préfère se concentrer sur quelques années charnières. A travers les débuts de l’artiste, c’est également l’histoire de l’Amérique qui se raconte en toile de fond. Le Vietnam, les droits civiques, l’assassinat de Kennedy, la Guerre froide. Sur son chemin, Dylan croise amoureusement Joan Baez, reine du folk, puis le rockeur Johnny Cash. Entre ce premier style qui va le rendre populaire et le second qui le fera grandir, son cœur balance et opère une rupture. Les temps ont changé, déstabilisant son public lors du festival de Newport en 1965. Aux jets de bouteilles colériques, l’effronté leur lance une pierre qui roule électrique du plus grand effet.
Les connaisseurs de l’époque et de la légende trouveront leur chemin en attrapant au vol toute allusion et référence. Les autres, un peu perdus, en apprendront davantage sur l’homme mystère caché derrière ses lunettes noires et fuyant sur sa moto. Ils se laisseront convaincre aussi par la performance des acteurs-chanteurs qui s’exhibent derrière une gratte, un banjo ou un harmonica. Dans son film I’m not there, Todd Haynes exprimait la personnalité insaisissable de Dylan en le faisant jouer par différents interprètes, dont Cate Blanchett. Moins audacieux, James Mangold laisse le soin à Timothée Chalamet de relever le défi. Evitant l’imitation, le comédien starifié lui cède sa voix, sa beauté et son talent.
(6.5/10)
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