Un film qui s'inscrit complétement et avec un brio certain dans le registre de l'humour noir, déjà il est vrai largement visité par le cinéma. Le comble en la matière étant que son réalisateur, Pascal Chaumeil, est mort d'un cancer il y a de cela un peu plus d'un an (précisément durant l'été 2015, pour ceux qui liront cette critique dans un futur lointain) et, que donc, il était probablement déjà malade au cours du tournage. Desproges attitude, qui sait ? Respect, en tout cas.
Le scénario (tiré du roman éponyme de Levison) et les dialogues sont de Michel Blanc, qui tient également l'un des rôles principaux du film. Autant dire qu'"Un petit boulot" lui doit beaucoup : il est parfait dans le film (et m'a rappelé un certain Bertrand Blier) et les dialogues sont savoureux. Romain Duris, en chômeur chevelu et barbu, est pour sa part solide. Et aussi,quelques scènes très réussies, notamment celle où Alex Lutz, dans sa voiture, chante (faux) en écoutant Natasha St-Pier sur son autoradio.
En plus de l'histoire des tueurs à gages, qui en constitue la trame principale, le film présente également un petit côté social plutôt bien vu : le cynisme des truands et assassins est explicitement mis en parallèle avec celui des employeurs, et la fin n'est pas du tout, mais alors pas du tout, morale. On se surprend malgré cela à considérer qu'il s'agit en quelque sorte d'un happy end.
Un peu de branding également (mais comme c'est Chimay, ça passe mieux que d'habitude) et une impression d'ensemble que tout cela est un petit peu cousu de fil blanc. Mais on passe un bon moment, et, si l'on apprécie le genre, on rigole parfois franchement.