Pour son cinquième et dernier long-métrage, l'ancien présentateur du JT Bernard Rapp adapte une pièce de théâtre à succès, dans laquelle un couple annonce sa séparation à son entourage, à la suite d'un malentendu.
En réalité, les deux époux n'ont pas l'intention de rompre, mais les réactions inattendues de leur cercle d'amis les incitent à poursuivre l'expérience, qui finira par s'avérer cruelle et incontrôlable.
"Un petit jeu sans conséquence" est un marivaudage élégant et férocement savoureux, qui met en évidence le talent de Sandrine Kiberlain mais surtout du duo Yvan Attal / Jean-Paul Rouve, dont l'affrontement à fleurets mouchetés tout au long du film est un vrai bonheur.
Attal incarne brillamment le mari sur la sellette, qui doit subir les attaques retorses de l'affable et rusé séducteur campé par un Rouve très convaincant.
Si cette comédie de mœurs grinçante ne décolle toutefois pas complètement, c'est parce que Rapp néglige quelque peu le reste de ses personnages, sacrifiés au bénéfice du trio central.
Dommage pour Michel Vuillermoz, Philippe Lefèvre ou Lizzie Brochéré, qui n'existent pratiquement pas.
En revanche, Marina Foïs et Lionel Abelanski sont parfaits dans leur rôle respectif, bénéficiant d'une écriture soignée.
Badinage faussement léger, "Un petit jeu sans conséquences" est une œuvre originale et cruelle qui vaut le coup d'œil.
Il s'agit avant tout d'un film d'acteurs, bien mis en valeur par la mise en scène de Bernard Rapp. On a seulement l'impression que cette comédie douce-amère avait un potentiel encore supérieur, à l'image des seconds rôles qui auraient mérité un traitement plus approfondi.