Le film raconte la prise de la Bastille jusqu'à l'exécution de Louis XVI en 1793 du point de vue des Parisiens, soit près de quatre années qui vont changer la France et instaurer un début de République, notamment la création de la Constitution.
Le réalisateur Pierre Schoeller prend un parti-pris intéressant de parler de l'après-Révolution par le prisme du peuple, comme dit de façon péjorative. On suit en particulier un couple joué par Adèle Haenel et Gaspard Ulliel, la première étant la fille de Olivier Gourmet, on y trouve aussi Céline Salette, Noémie Lvovsky, Louis Garrel, Denis Lavant ainsi qu'un peu convaincant Laurent Laffitte en Louis XVI.
L'intention est louable, mais c'est au détriment de quelque chose de peu spectaculaire, essentiellement des dialogues. C'est dommage, parce que dans les moments les plus spectaculaires comme un soulèvement où une détonation près des oreilles d'Olivier Gourmet rend la scène totalement silencieuse, ou la scène de l'exécution de Louis XVI qui est un moment assez fort, avec ces plans larges sur le Paris du XVIIIe siècle.
J'aime bien aussi ces scènes dans la nouvelle Assemblée nationale, où le peuple peut intéragir près des notables, mais aussi le fait que Pierre Shcoeller a choisi de mettre en avant des femmes fortes.
Le thème de la Révolution française a déjà été repris plusieurs fois au cinéma, notamment par Robert Enrico, mais au fond, ce qui m'aurait davantage intéressé, aurait été la suite, la Terreur. Ce qui avait été initialement convenu pour le réalisateur, mais l'échec cuisant en salles de Un peuple et son roi (au budget pharaonique) nous privera à jamais de ce projet fantasmé.