Akeem,prince héritier du royaume africain de Zamunda,en a marre de sa vie ultra privilégiée où il ne peut absolument rien faire.Il y a même des filles qui lui torchent le fion lorsqu'il va aux toilettes et qui lui lavent le zgeg dans son bain tandis que des pétales de roses sont jetés au sol devant lui dès qu'il se déplace.Quand ses parents lui imposent d'épouser une nana totalement soumise qu'il ne connait pas et qui a depuis toujours été dressée à lui obéir,il est excédé et obtient de pouvoir passer quelques semaines en Amérique,son but étant de rencontrer une femme qui ignore son statut et l'aimera pour lui-même.Le voilà parti à New York en compagnie de son serviteur et ami Semmi,et pour rester incognito il élit domicile dans le quartier pourri du Queens où il se fait passer pour un étudiant pauvre.Embauché dans le café-restaurant de McDowell,il tombe amoureux de la fille de son patron,la charmante Lisa,mais la belle est promise au riche Darryl,un enfoiré de première.Cinq ans après le succès d' "Un fauteuil pour deux",la Paramount réunit à nouveau le réalisateur John Landis et l'acteur Eddie Murphy,qui a eu l'idée de l'histoire du film.Sans trop se casser la tête d'ailleurs car la base du script est la même que celle de leur collaboration de 83,à savoir l'usurpation d'identité.En 83 Murphy jouait un zonard échangeant sa vie avec celle d'un riche courtier,ici il est un prince feignant la misère.Landis réussit une belle mise en scène et ses images d'un Queens enneigé sont saisissantes de réalisme alors que le tournage a eu lieu en studio.Les séquences s'enchaînent harmonieusement au fil d'une narration parfaitement maîtrisée.Le traitement est drôlatique sans être guignolesque et l'humour fonctionne bien tandis que le fond de l'affaire interroge habilement le poids des apparences,le pouvoir de l'argent et la difficulté à être perçu objectivement,indépendamment de son statut social.Eddie Murphy,alors au meilleur de sa forme,crève l'écran en jeune homme en quête d'émancipation et animé par l'inébranlable volonté d'affirmer une personnalité bridée par les traditions de son pays,car l'évolution des mentalités est également au coeur du sujet.Grâce aux impressionnants maquillages du grand Rick Baker,Murphy et Arsenio Hall interprètent une flopée de personnages différents en plus de leurs rôles principaux,ce qu'Eddie refera plusieurs fois au cours de sa carrière,notamment dans "Le professeur Foldingue".Si Hall manque de personnalité et de présence,on voit passer beaucoup des meilleurs acteurs blacks du ciné ricain comme James Earl Jones,John Amos,Eriq La Salle,connu pour son rôle dans la série "Urgences",Samuel Jackson,Cuba Gooding Jr. et le moins connu mais hilarant Paul Bates en chambellan appliqué.Pour souligner la parenté avec "Un fauteuil pour deux",on fait apparaître les frères Duke,courtiers manipulateurs ruinés à la fin du film de 83 et joués par les mêmes Don Ameche et Ralph Bellamy.Une suite est sortie cette année,33 ans après donc,sans Landis mais avec une distribution identique.