On ne sait pas vraiment quoi penser de cette suite tardive et quelque peu inutile, sauf pour les nostalgiques d’un premier film sympathique mais pas inoubliable non plus. Et encore, on ne retrouve pas la fraîcheur et la sincérité du premier volet. De plus, les scénaristes ayant décidé d’inverser géographiquement le concept (ce qui n’est pas la meilleure des idées mais la plus simple et paresseuse), cette séquelle aurait dû s’intituler « Un Prince au Zanumba ». Dans la première partie du film, on se dit que cela va être une catastrophe : on se croirait dans un mauvais film de Bollywood version africaine, l’histoire part dans tous les sens sans aucune logique et les personnages sont trop nombreux et peu approfondis rendant le tout indigeste. Même Eddie Murphy semble effacé et fatigué, ces multiples grimages pour incarner d’autres personnages ne font plus rire personne et il n’a plus le punch d’antan. Puis, petit à petit, sans que l’on s’en rende compte tout de suite, un peu de magie opère et « Un Prince à New York 2 » se fait plus agréable et distrayant. Attention, cela ne veut absolument dire que le film est bon mais qu’il est moins raté qu’on ne l’aurait pensé. Passablement amusant, tout au plus.
L’histoire et la morale sont pourtant attendues des kilomètres à l’avance et cette dernière et martelée lourdement plutôt que suggérée. Les numéros musicaux sont trop nombreux et pas vraiment emballants et certains gags potaches ne sont pas du meilleur effet. En outre, on sent que ce film est avant tout destiné à un public afro-américain, que ce soit dans son casting, ses références et la culture en général, laissant parfois les autres de côté. Un peu comme tous ces films de Tyler Perry (star aux USA et surtout star du public afro-américain) qui ne sortent pas en France car ils n’auront que peu d’impact à tous niveaux. Cependant, « Un Prince à New York 2 » dégage petit à petit une bonne humeur qui emporte le morceau grâce à quelques gags sympathiques et une troupe d’acteurs plus motivés que la star du film. En outre, on doit louer la beauté et l’originalité des costumes. C’est rare mais il faut le souligner, c’est un régal pour les yeux. Bien plus que le mise en scène fonctionnelle de Craig Brewer. L’ajout d’un propos féministe est plutôt opportuniste mais passe bien tout comme quelques clins d’œil par-ci par-là. En somme, ce n’est pas le film du siècle, la tonalité semble datée et sa création tout à fait dispensable, mais ce n’est pas non plus la purge redoutée grâce à la somme de petites qualités et son ambiance bon enfant.
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