Adulte en 1985, François se souvient du petit garçon qu'il était dans les années 50 et de son sentiment diffus -partagé par le spectateur- d'un lourd secret familial dont ses parents (Patrick Bruel et Cécile de France) le tiennent éloigné.
Brouillant longtemps les époques et la chronologie des faits, Claude Miller semble, à travers cette construction, vouloir entretenir et préserver l'énigme. Pour autant, le réalisateur ne fait pas durer tout le suspense. Le secret en question, il en dévoile, d'abord implicitement, la nature. Puis Miller en relate les circonstances, toujours au moyen d'un récit fait d'allers et retours dans le temps.
Il y a toutefois une chose que l'on sait dès le début du film, c'est que le sujet, inspiré de faits réels, est un drame de l'Occupation et des loi antisémites de Vichy. Par le style et les artifices de la mise en scène, on voit clairement que Claude Miller joue la carte du mélodrame. Habile sans doute dans la forme, ce point de vue a son revers, celui de transformer une histoire vraie, singulière et personnelle, en un avatar courant du drame juif sous Vichy du fait d'un procédé narratif confinant au romanesque. Aussi poignant soit-il -ou devrait l'être- le drame et son interprétation ont quelque chose d'appliqué, de soigné qui leur enlève une part de sensibilité.