L'anti-héro
Un film de John Sturges avec John Wayne, franchement, je sais bien que chez vous pas du tout, mais pour moi et les beagles solitaires loin de leurs foyers, normalement ça génère un très fort afflux...
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En fin de carrière, alors que le western décline et que le policier devient la référence en terme de film d’action, John Wayne troque son étoile de shérif pour une plaque de lieutenant et un cheval pour une superbe Pontiac. En 1974, en pleine période des polars urbains, McQ s’amuse à jouer le cousin de Harry Callahan (un rôle que le « Duke » avait d’ailleurs refusé). Dans un Seattle qui, par certains aspects, évoque le San Francisco du cousin, le voilà décidé à faire la loi comme il l’entend.
Pas très à cheval sur les procédures, McQ règle les affaires à sa manière, surtout quand on a l’idée de venir le chatouiller d’un peu trop près. En cela, McQ est la parfaite synthèse entre les personnages interprétés par John Wayne dans ses westerns et ces flics des années 70 aux méthodes pour le moins expéditives. En bref, du sur mesure pour le « Duke » qui semble évoluer dans un western urbain avec ses fusillades, ses bars et ses courses-poursuites.
Réalisé par le vétéran John Sturges (Les Sept Mercenaires, La Grande évasion, Règlements de comptes à OK Corral), Un Silencieux au bout du canon est, certes, un produit calibré pour sa vedette mais il fonctionne parfaitement bien, à défaut d’être original. Flics ripoux, méchants ayant pignon sur rue, gentil flic version justicier à la vie privée calamiteuse, le tout avec une intrigue pas mal fichue, un peu d’action (mais pas trop, ce qui peut parfois sembler dommage), quelques répliques cinglantes et un final rondement mené, le tout sur une musique seventies très enlevée signée Elmer Bernstein.
Si le film est quasiment oublié aujourd’hui, on pourra considérer que c’est quelque peu injuste. On n’est ni devant Bullitt, ni devant L’Inspecteur Harry ni French Connection, mais le film se regarde avec plaisir et les amateurs du « Duke » et des polars urbains de l’époque y trouveront largement leur compte. On regrettera, par ailleurs, que John Wayne n’ait porté que par deux fois dans sa carrière une plaque de policier car le costume lui va plutôt bien même s’il n’était hélas plus tout jeune pour être totalement crédible.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec John Wayne, Les polars urbains américains des 70's et Classement des films vus (ou revus) en 2020
Créée
le 7 janv. 2021
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