Un professeur de linguistique part en train à une conférence en Belgique, et sa maitresse l'accompagne, alors que leurs relations sont tendues. Durant le train, celui-ci s'endort et à son réveil, constate que sa compagne n'est plus avec lui et que le train est à l'arrêt.
Réalisé en 1968, le deuxième film d'André Delvaux appartient clairement à une vague surréaliste belge, qu'on peut ne pas aimer, car c'est métaphorique en diable, mais il faut reconnaitre que non seulement c'est bien filmé, mais que les deux acteurs principaux, Yves Montand et Anouk Aimée, y sont formidables. La Belgique, pays où se passe l'action, est filmée comme si c'était un paysage lunaire, avec sa grisaille à perte de vue, où on semble passer d'une situation à une autre.
Il y a quelque chose de presque fantastique qui se dégage de tout ça, en particulier dès que le personnage de Montand quitte le train et rencontre deux connaissances pour s'enfoncer dans l'arrière-pays, toujours dans un rêve éveillé.
Cependant, il faut dire que c'est un film assez abstrait, évident même si on cherche un tant soit peu une intrigue, mais André Delvaux réussit clairement à instituer une ambiance assez particulière, voire macabre, avec une mise en scène toujours de qualité, où en quelque sorte l'introduction, qui voit le personnage de Montand aller chez sa maman dans une maison de repos va donner le la de l'histoire.