Cinq ans après Retour chez ma mère, Éric Lavaine remet le couvert avec cette suite qui s'écarte, à quelques égards, de son premier opus. Exit pour commencer Alexandra Lamy qu’on envoie au Brésil, remplacée par sa sœur Mathilde Seigner au cœur des soucis. Par ailleurs, le trait n’est globalement pas le même. Alors qu’on avait droit à une comédie douce amère, place ici à la comédie pure avec des personnages plus caricaturaux. Plus efficace, à défaut d’être originale, cette suite offre d’agréables moments dominés par une Josiane Balasko parfaitement à l’aise dans son rôle de chieuse au grand cœur tandis que les petits travers de chacun sont croqués avec amusement.
Le film s'appuie également sur une équipe d'acteurs plutôt bien rodés à ce type d'entreprise. Mathilde Seigner est, comme très souvent, tout à fait naturelle en fille désireuse de polir les angles partout où elle le peut. Jérôme Commandeur est un amusant gendre pris dans une suite de quiproquos un peu lourdingues. Philippe Lefebvre est excellent en fils faux-jeton et pique-assiette. Rien de nouveau sous le soleil mais l'interprétation assure à elle seule l'essentiel de ce genre de petits films à se passer les soirs d'hiver.
Ce n’est pas la grande entreprise, rien qu’un divertissement de série qui se regarde avec le sourire. On s’amuse ainsi devant certaines scènes plutôt drôles, le portrait au vitriol du thérapeute ou quelques situations bien imaginées. On regrettera une fin très acidulée, remplie de bons sentiments, de grandes phrases sur l’amour, la famille et tout le reste qui plombe l’impression plutôt favorable de l’ensemble. Les dix dernières minutes évoquent en effet les mauvais feuilletons à la Française des débuts de soirée et renvoient ainsi le film à ce qu’il est. À savoir un pur produit de consommation. Aussitôt vu, aussitôt oublié mais, dans le genre, on trouve bien pire car, au moins, là, on nous arrache quelques petits rires.