Seconde chance

Un acteur doit animer un atelier de théatre dans une prison de Lyon dans le but de proposer une séance unique de En attendant Godot, de Beckett. Mais il se heurte face à la direction ainsi qu'à la juge, qui s'oppose à ce que des détenus, certains étant condamnés pour des choses graves, puissent sortir pour jouer une pièce.

La première surprise du film est de voir associés au générique deux noms aussi différents que Robert Guédiguian et Dany Boon en tant que producteurs. L'un sans doute pour l'aspect social de l'histoire, tirée de la réalité, et l'autre pour la partie plus comique ainsi que pour la présence de Kad Merad en tête d'affiche. Lequel semble ressuscité dans ce très beau rôle de 'acteur un peu à la ramasse à qui la vie va lui redonner une seconde chance en tant qu'animateur d'un club de théatre. On rit parfois à la personnalité des prisonniers, mais on reste surtout ému par l'histoire en elle-même, qui leur donne l'occasion de briller une fois avant de rejoindre l'obscurité de leurs cellules. A ce titre, la dernière partie, au théatre de l'Odéon, est très surprenante et donne clairement son sens au titre du film, tout en rappelant encore une fois que c'est tiré d'une histoire vraie.

On sent que le réalisateur s'est documenté sur le sujet du théatre en prison, ses codes, ses règles, le fait de travailler avec des personnes parfois dangereuse, et si on peut regretter que les rôles de Marina Hands (la directrice de la prison) ainsi que Laurent Stocker soient réduits à peau de chagrin, c'est clairement l'occasion de projeter une belle lumière sur Kad Merad, qu'on a vu dans un peu trop de conneries et qui là, se montre très touchant.