Claude Lelouch s'offre un pèlerinage en Inde, pays de spiritualité et de croyances. Et de guérisons miraculeuses? On n'est pas surpris de voir Lelouch le philosophe, le mystique, s'aventurer sur ce terrain.
Le cinéaste entraine avec lui Jean Dujardin et Elsa Zylberstein pour leur faire jouer un homme et un femme sur fond de carte postale indienne. Car l'Inde n'est que le décor exotique de l'attirance qu'éprouvent l'un pour l'autre le célèbre auteur de musiques de films et la femme de l'ambassadeur. Histoire d'amour en perspective? Il n'y a pas d'autre enjeu dans le film de Lelouch.
Le duo désormais inséparable m'a rappelé d'une certaine façon, par la fantaisie et le charme attaché aux personnages, la comédie romantique américaine d'antan, celle des Cary Grant ou Katharine Hepburn. Dujardin ne manque pas d'humour et Elsa Zyberstein ne manque pas de séduction, et leur conversation à bâtons rompus réservent quelques moments de grâce quand Lelouch parvient à célébrer la magie d'une rencontre, qui est un de ses talents. Ce n'est pas toujours le cas et on a parfois l'impression d'un film au romanesque futile, d'un film qui reprend les mêmes refrains du cinéaste.
On ne peut pas lui enlever sa capacité éprouvée à diriger ses acteurs -à l'exception du rôle pas très heureux de l'ambassadeur joué par Christophe Lambert- et son couple vedette fonctionne très bien si on accepte de se laisser toucher par son romantisme plutôt que par le sentiment d'artifice.