Évidemment, si l'on compare « Un vent de folie » à l'âge d'or de la comédie américaine, celui-paraîtra bien fade. Reste que si on ne s'amuse pas trop à faire des comparatifs, le voyage est agréable. Les péripéties vécues par les deux héros sont amusantes, et on se laisse porter par ces aventures souvent touchantes, voire assez crédibles. Car derrière l'humour apparaît en creux un portrait plutôt réaliste de l'Amérique d'aujourd'hui, à l'image de ce duo n'appartenant pas à la même catégorie sociale, mais dont les rêves ne sont en définitive pas si éloignés. J'ai d'ailleurs été étonné par la pertinence et la justesse de nombreuses répliques, rendant assez émouvante cette rencontre entre deux personnes qui n'avaient a priori pas grand-chose à se dire.
Dommage toutefois que Ben, interprété par un Ben Affleck moyen, paraisse bien fade face à la délicieuse Sarah, à laquelle Sandra Bullock apporte autant de charme que d'énergie. Cette adorable paumée est peut-être l'une des héroïnes les plus marquantes que j'ai eue l'occasion de voir ces dernières années (la concurrence n'est pas rude, je vous l'accorde), donnant à l'œuvre un souffle qu'elle n'aurait sans doute pas eu sinon. Après, n'allez pas croire que ce « Vent de folie » ne souffre pas de conventions et de baisses de régimes, mais à l'image d'un dénouement inattendu et plutôt élégant (bien qu'un peu lourdaud), voilà un film qui aura su nous surprendre, nous montrer une vision différente des choses et s'avérer salutaire à plusieurs reprises : voilà qui n'est pas donné à tout le monde.