A l’affiche, Ben Affleck et Sandra Bullock. Nous sommes en 1999, ce sont alors des acteurs célèbres, l’un grâce à Kevin Smith et le film Will Hunting, la deuxième depuis le succès du film Speed. Pourtant, Un vent de folie n’est assurément pas leur film le plus connu.
Ben Affleck joue Ben Holmes, un écrivain de quatrième de couverture (il en faut) qui va se marier. Un individu gentil, poli, qui ne sort guère des clous. Pour Sarah, incarnée par Sandra Bullock, c’est différent, elle prend la vie comme elle vient, avec une certaine décontraction. Ben et Sarah n’auraient pas dû se rencontrer, mais tous deux décident de partager la route après que leur avion ait subi un accident sur le tarmac.
De leur rencontre va naître une relation un peu compliquée, explosive ou complice, qui évoluera vers de nouvelles dimensions, à mesure que le récit se dévoile. Ben et Sarah devront peut-être apprendre de l’un et de l’autre, même si la question principale reste de ce qu’ils vont faire de cette relation sur la route.
Car l’un et l’autre sont pressés, Ben doit se rendre à son mariage, Sarah a une affaire familiale à régler. Les préoccupations de Ben sont un peu plus centrales. Et avec toutes les péripéties qui lui arrive tout en prenant en compte l’arrivée de Sarah dans sa vie, la question reste de ce qui va bien pouvoir arriver à ce mariage, mais le film arrivera à trouver une belle conclusion.
Un vent de folie ne manque pas de rythme, d’ailleurs sa mise en scène est parfois trop agitée. Mais il entraîne ses personnages assez rapidement, en ajoutant certains qui viendront se greffer pour un temps. Toutes les mésaventures seraient difficilement crédibles si elles ne mettaient pas le doute dans l’esprit du spectateur, comme si elles étaient le signe, peut-être que ce mariage ne devait pas avoir lieu, que Ben et Sarah avaient plus à construire.
La curiosité est piquée, car si Ben est présenté dès le départ, Sarah elle est esquissée à grands traits, mais régulièrement étoffée, dévoilant son passé ou d’autres de ses intentions. Ben la découvre et apprend à la connaître en même temps que le spectateur, favorisant l’attachement à ses personnages qui possèdent une certaine soif de vivre mais qui peuvent avoir du mal à l’exprimer.
La romance est ainsi ambiguë, mais bien présente, jouée par deux acteurs qui offrent des prestations convaincantes, le jeu un peu pataud de Ben Affleck convient, la malice de Sandra Bullock fait des étincelles. Ils sont aussi assez drôles, leur duo difficilement assortable occasionne ainsi quelques sourires. Le scénario est écrit par Marc Lawrence, qui travaillera par la suite assez fréquemment avec Sandra Bullock dont l’amusant Miss Detective et sa suite. Pour appuyer cette galerie de personnages, les dialogues ne manquent d’ailleurs pas de sel, à l’image de celui-ci :
“- Vous avez des enfants ?
- Non. Mais j’en vois partout.”
Un vent de folie est parfois un peu trop sucrailleux, un peu gros sur les finitions. Il représente un divertissement léger et sans grandes prétentions mais assez réussi car il amuse, largement, émeut, un peu, avec son duo de personnages qui nous entraîne dans leurs histoires tumultueuses.