Under the shadow m'aura grandement déçu, compte tenu des notes dithyrambiques que ce film reçoit un peu partout.
Le premier reproche que je lui fais, c'est de s'éterniser sur le contexte, certes, il faut l'établir, mais la situation géo-politique est loin de renforcer l'impact d'une menace surnaturelle.
Et s'attarder là dessus pour seulement justifier que nos deux protagonistes se retrouvent isolées n'est pas "rentable".
Pire, ça fini par rendre cet isolement illogique, car la mère n'a pas de bonne raison de rester.
"La ville se fait bombarder, ya des trucs paranormaux qui me foutent les boules, et mon mari m'appelle pour me répéter de partir chez sa mère... mais j'vais pas le faire parce que j'préfère me frotter seule aux esprits démoniaques et que j'aime pas ma belle famille."
J'ai aussi le sentiment qu'on s'attarde trop sur la situation féminine dans les pays arriérés, j'ai signé pour avoir les miquettes, pas pour du sous-Persepolis.
Le second reproche, concerne les éléments horrifiques.
Le film est jonché de jumpscares franchement pourris parce que sans aucune conséquence (on montre une scène kifépeur, et puis non, madame était juste en train d'imaginer des choses...).
Et quand ça devient "réel", ça ne fait absolument pas peur.
Un monsieur tout nu qui fuit dès qu'on l'approche, un torchon géant qui vole...
On ne voit que des menaces inoffensives, tout est exagérément sous-entendu et c'est au spectateur d'imaginer le danger, sans jamais être "récompensé".
Les djinns sont quand même de grosses tapettes, et à la fin du récit ils n'auront réussi qu'à arracher une mèche de cheveux à la mère, et à lui piquer un livre, quels trophées.
Au final, le film semble destiné à un public déjà familier avec les croyances coraniques, et réceptif à celles-ci.
Le troisième reproche...c'est que c'est chiant.
Bon, ça découle un peu des deux précédents reproches, mais pas que.
Les situations choisies par le film m'ont pour la plupart juste cassé les couilles.
La gamine qui fait des scènes, et hurle, et cogne sur les murs, sans jamais se faire corriger "parce qu'elle a la fièvre", ça me tape sur le système sans jamais m'inspirer une once de peur.
Peut être par manque d'empathie, mais à ce moment là, c'est de la pitié, pas de la peur.
Le film ne mène finalement nulle part, rien ne porte à conséquence et on se rend compte à la toute fin qu'on vient de regarder un teaser, car on nous montre fort subtilement "attention, dans Under the shadow 2 il va se passer des choses !".
Personnellement je préfère un film qui abuse des pannes de courant et des bruits de pas la nuit, plutôt qu'un film "innovant" et léthargique.