Une ode à Lynch et Hitchcock. Une enquête des les profondeurs sinueuses, mystérieuses et dégoutantes de L.A.. Un cocktail pop qui sent le putois et le pétale de rose avec de belles nymphes qui viennent ensorceler les nuits du jeune Actéon. Et Riley Keough naïade comme Marilyn Monroe dans sa piscine qui annonce son destin et surtout une façade qui annonce un profond mal-être et une disparition... Un film pulsionnel, dont les personnages lâchent toute emprise sur le monde réel comme lors d'un concert de rock, laissant place à une anatomie composée de codes et de messages subliminaux visant à manipuler les êtres. Alors on retrouve un peu de De Palma et de Carpenter. On poursuit Sam qui poursuit un coyote, parce qu'il n'a rien d'autre à faire. C'est un mec qui s'ennuie et se donne une raison de vivre. Alors il ère ... tel un coyote.
Et David Robert Mitchell, le réalisateur, joue avec nos nerfs, il nous affiche constamment des symboles, des métaphores, des codes, il nous fait participer à cette hallucination collective, pour bien nous montrer qu'il nous manipule comme il l'entend par l'image. Comme les médias le font, comme la pub le fait. Mais cette enquête d'un nouveau genre, complètement barrée, irrationnelle, illogique, incompréhensible qui ne conduit qu'au sexe est totalement envoutante et vouée à être culte à l'avenir. David Robert Mitchell placarde sur tous les murs son amour pour le cinéma, il y fait sans cesse des parallèles avec son récit comme un petit fanboy. Mais il possède en plus la maitrise de la mise en scène qui le place au-dessus, notamment après son magnifique "It Follows".