C’est amusant comment une œuvre peut parfois vous en rappeler d’autres – de manière presque excessive – tout en sachant trouver une réelle singularité.
Une légitimité.
C’est notamment ce que j’ai ressenti face à cet « Under The Silver Lake ».
J’y ai retrouvé une partie du Hollywood de « Mulholland Drive ».
Cet aspect monde semi-réel. Cet artifice dérangeant car totalement factice.
Ce faste éventé souvent au service de médiocres gens.
Mais en compensation de tout cela, cet étrange magnétisme que génère cette conviction aveugle qu’ont tous ces pantins face à leurs propres chimères.
Avancer dans cet Hollywood là, c’est avancer de plus en plus dans un monde à part.
Dérangé.
Mais « Under The Silver Lake » est en cela beaucoup moins anxiogène que le chef d’œuvre de David Lynch.
Au contraire, il a une part de détachement, de recul, de second degré.
En cela il a aussi des faux airs de « Southland Tales ».
Il est une farce immense, mais une farce très sophistiquée formellement.
Une farce qu’on ne peut s’empêcher de se prendre au sérieux malgré la légèreté évidente de l’ensemble.
Et puis enfin, il y aurait presque du Shane Blake dans ces personnages et ces situations absurde.
Une sorte de « Kiss Kiss Bang Bang » mystique.
Un mélange surprenant mais loin d’être désagréable.
Alors OK, au final cet « Under The Silver Lake » n’aboutit pas vraiment dans la mesure où il n’atteint pas d’objectif discursif précis. Mais franchement ce n’est pas un souci.
Depuis le départ ce film a cette identité un peu fofolle qui n’appelait pas à un déroulement conventionnel.
Que ce film se finisse comme une semi-farce, ça a clairement du sens au regard de ce qu’il est. Surtout qu’il sait se montrer parfaitement cohérent et régulier en termes de rythme et de narration.
On sait quand on arrive au bout et on nous a parfaitement bien préparés à cet état d’esprit.
En somme, cet « Under The Silver Lake » m’est apparu comme une œuvre intrigante.
Presque joliment gratuite.
Mais une œuvre qui a son identité et qui, surtout, a son charme.
Un vrai bon plaisir.
Merci donc, David Robert Mitchell pour ce petit cadeau.