Je ne connaissais pas ce réalisateur. "Une affaire de famille" a le goût d'un documentaire et la forme d'une fiction. Il fait penser à ces reportages où le cinéaste laisse tourner sa caméra des centaines d'heures et en tire quelques dizaines de minutes de pépites. Ici nous sommes dans un film construit de bout en bout avec de vrais acteurs. Il démarre avec l'arrivée d'un nouveau venu dans ce foyer de trois générations. Classe laborieuse un cran au dessus des SDF, les liens entre les membres de cette drôle de famille, sont forts et empreints de beaucoup d'amour.
Le réalisateur transcende par son regard la richesse et la finesse de la toile relationnelle.
Le travail de Hirokazu Kore-eda fait écho à un autre long métrage récent, non pas dans sa mise en scène, ni sa construction, mais dans son contenu narratif. Dans "The Florida Project" on suit une maman et sa fille dans leur galère quotidienne. Même "message" : être dans la marge, ne convient pas à la société bien pensante et apparemment aidante.
Dans l'oeuvre qui nous préoccupe ici, l'intervention de l'état, fera évoluer drastiquement le statut et l'attitude de chaque protagoniste.
Une très belle sensibilité, un regard original. Cela méritait certainement une distinction à Canne.