Dans l'après-guerre, en Corée, deux frères tentent de survivre, l'un avec un travail modeste et une famille à nourrir, l'autre sans emploi. Salué régulièrement comme l'un des plus grands films coréens de tous les temps et souvent rattaché au néo-réalisme, Obaltan est avant tout un mélodrame, d'une profonde noirceur, ce qui constitue à la fois son intérêt et sa limite. Vol, prostitution, démence, meurtre, suicide, mort à l’hôpital : le tableau est sombre à l'excès mais heureusement la mise en scène n'est pas si lourde que cela et réussit à capter l'intensité de la vie urbaine, avec ses gens affairés qui voient à peine la misère au coin des rues. Bien qu'ayant beaucoup tourné dans les années 60, notamment (6 longs-métrages, rien qu'en 1968), la filmographie de Yu Hyun-mok reste à découvrir.