Quand on évoque la filmographie de François Truffaut, une belle fille comme moi n'est que très rarement cité ; une sérieuse injustice, tant j'ai apprécié ce côté comique et irrévérencieux dont le réalisateur nous a rarement gratifiés.
Cette histoire est celle d'une femme interrogée en prison par un jeune sociologue afin de comprendre les raisons du meurtre de son amant. A l'aide de flash-back, elle va raconter toute sa vie, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a la manipulation dans le sang. Tout d'abord par la mort de son père en lui retirant l'échelle alors qu'il était au sommet d'une grange, son évasion d'un foyer, puis la découverte de la liberté par les hommes, avec qui elle aura des relations compliquées. Le tout avec son corps comme arme de séduction qui fait tourner toutes les têtes, y compris celle du sociologue au fur et à mesure qu'il l'interviewe.
Le film est mené tambours battants par une excellente Bernadette Lafont, laquelle dispose d'une gouaille formidable pour raconter, sans remords, son existence, et avec un naturel qui choque l'homme, que joue un certain André Dussolier dont ce fut le rôle qui le fit connaitre. La liste des amours et des amants est assez longue, car on passe de Philippe Léotard à Claude Brasseur en passant par Charles Denner (irrésistible en catholique intégriste dont son métier de dératiseur fut sa vocation dès l'âge de 9 ans !), et le très drôle Guy Marchand. Celui-ci interprète un chanteur un peu ringard, grande gueule devant l'éternel qui couche à tout va avec ses admiratrices avec un bruit de fond un disque de bruitages de Formule 1 !
Je dirais que tout le film est dans cette bizarrerie, et plus d'une fois, c'est très drôle (humour noir), malgré les meurtres qui rôdent. Surtout à cause des situations souvent hallucinantes, comme Bernadette Lafont sait faire marcher les hommes à la baguette, c'est le cas de le dire.
Je crois que l'apport au scénario de Jean-Loup Dabadie fait un bien fou à cette histoire et apporte un côté dévergondé à François Truffaut qui apporte un charme fou à ce film, que j'ai beaucoup aimé.