Une chambre en ville par Boubakar
On peut dire qu'une bonne partie de ses films l'a, en quelque sorte, préparé à faire ce film, tant on y retrouve plusieurs des thèmes chers à Demy.
Sauf qu'ici, c'est magnifique, une sorte de fusion entre le théâtre (le jeu volontairement outré des acteurs, des décors fortement colorés, une construction en 3 actes...) et l'opéra (grandiloquence et montée en puissance de la musique, figurants regroupés comme un orchestre...), où l'on ressent une réelle volonté de faire un grand film, sans que ça paraisse prétentieux.
Bien qu'aucun acteur ne chante lui-même (à deux personnes près, dont Danielle Darrieux, sublime), on ressent une réelle émotion dans la montée en drame du récit, et le fait que toutes les paroles soient chantées n'est pas du tout un handicap, au contraire, on s'y fait très vite.
Vite est d'ailleurs un adjectif qui sied aussi au film, tant les évènements autour de François et Edith s'enchaînent à toute allure, au point de flirter avec l'invraisemblance.
, il est bouleversant. Et, malgré cet aspect parfois théâtral dans la mise en scène, c'est terriblement filmé, et Demy n'oublie pas le conflit social qui rôde autour du film pour lui donner un tournant tragique.
En bref, je trouve ça sublime, d'une ambition rare dans le cinéma français, et ça marche !