L’écrivaine Christine Angot est invitée pour des raisons professionnelles à Strasbourg, où son père y a vécu jusqu’à sa mort. C’est dans cette même ville qu’il l’a violé et que sa femme et ses enfants vivent toujours. Elle décide d’aller à leur rencontre…
Christine Angot s’essaie pour la première fois à la réalisation et se lance dans un voyage introspectif, celui de son trauma, le viol et l’inceste dont elle a été victime entre ses 13 et 16 ans. L’histoire de Christine Angot, on la connaît tous ou alors il faudrait vraiment avoir vécu en ermite pour feindre de l’ignorer. En effet, cela fait plus de 20 ans qu’elle ne cesse de ressasser toujours et encore son histoire à qui veut bien l’entendre, notamment à travers ses romans L'Inceste (1999), Un amour impossible (2015), Le Voyage dans l'Est (2021), ainsi qu’à la télévision.
On est donc en droit de se questionner sur cette énième incursion dans sa vie privée. Comme son titre l’indique, avec Une famille (2024), l’écrivaine va à la rencontre de sa belle-mère, son ex-compagnon et sa fille, tous prennent la parole, avec plus ou moins de facilité (il faut voir comment elle force le pas de la porte de la veuve de son père, c’est d’une rare violence, à l’image de Christine Angot, une femme électrique et brutale, jamais dans la demi-mesure, toujours dans le frontal). A travers cette confrontation, elle souhaite mettre en évidence le déni de ses proches et leur inaction à son encontre.
Pendant 80 minutes, le spectateur est comme pris en otage, face à ce corps à corps et autres joutes verbales auquel on est confronté. Une introspection sous forme de psychanalyse à la fois malsaine et voyeuriste, qui, à l’image d’un disque rayé, donne la désagréable impression de se répéter (décennie après décennie) en nous imposant son mal-être.
Parler de l’inceste c’est nécessaire, mais à la longue, cela peut aussi générer une certaine lassitude…
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