C'est fou comme ses détracteurs, déjà quand il s'agit de ses livres, ou la réduisent à ce qu'elle a subit (la pauvre !) ou critiquent le fait qu'elle parle toujours de la même chose.
Il me semble que la plupart des écrivains et/ou réalisateurs parlent toujours de la quête d'un homme qui veut, au choix "se réhabiliter", "trouver son chemin", "accomplir un exploit", qu'on nous en rabat les oreilles depuis...depuis toujours et je n'ai jamais entendu un critique dire "il raconte toujours la même histoire...".
En mettant en parallèles ces différent séquences, Christine Angot met très bien en lumière la "culture de l'inceste" : les mots tordus posés par les adultes sur ce qu'elle a vécu ("relation" par exemple), les moqueries sur les plateaux télé, la honte des victimes. Elle montre comment les parents ne protègent pas leurs enfants, non pas en évitant que ça arrive (ça, bien malin qui pourrait prétendre que ça ne lui arriverait pas, à lui), mais en ne condamnant pas vraiment l'agresseur.
La dramaturgie qu'elle a construite est extrêmement claire et d'autant plus courageuse qu'on ressent de l'empathie aussi pour ces femmes qui peinent à condamner, mais elle ne lâche rien, à l'image de ce fil qu'elle tient depuis des années : elle veut dire et que ça soit dit.