La fête de famille ne devait durer qu'un après-midi. Les circonstances feront qu'elle se prolongera quelque peu, ravivant des tensions et créant quelques brèches émotionnelles. Gabriele Muccino, dont on préfère oublier les films américains avec Will Smith, a sans doute voulu tourner son Nous nous sommes tant aimés à lui, avec Une famille italienne, mais il n'a manifestement pas le talent d'Ettore Scola, que ce soit au scénario ou dans la mise en scène. Une famille italienne est typiquement un film de groupe, à très nombreux personnages et à multiples intrigues plus ou moins passionnantes, aucune d'entre elles ne méritant d'ailleurs un développement de plus de 10 minutes. Alors, on passe d'une histoire à une autre, de l'Alzheimer d'un membre de la famille à la naissance d'un amour d'adolescents en passant par les inévitables jalousies et/ou tromperies entre maris et femmes. On s'embrasse, on s'engueule, on se réconcilie, on mange, on rit, on chante, on pleure, bref, la vie sous toutes ses facettes, sans qu'un élément vraiment original ne vienne perturber ce chaos organisé et très latin. Tutto bene, en fin de compte, même s'il y a comme une mélancolie profonde dans ces existences imparfaites. Dans cet univers choral, certains acteurs se distinguent sans surprise : Stefano Accorsi, Pierfrancesco Favino et surtout Stefania Sandrelli, royale, malgré le passage des ans, la grande dame de Nous nous sommes tant aimés, justement. Et une révélation quand même : Elena Cucci, inconnue jusqu'alors car principalement active à la télévision italienne. Elle illumine l'écran dans ses (trop) brèves apparitions.